J’accuse : classique dans le bon sens du terme, mais un peu froid
Le film raconte la célèbre affaire Dreyfus du point de vue du Colonel Picquart. Ce dernier, qui a contribué à l’arrestation de Dreyfus, se rend compte, une fois nommé à la tête du contre-espionnage, que les preuves contre le capitaine Dreyfus ont été fabriquées de toutes pièces. Il est innocent. Il va alors mettre tous ses efforts à identifier le vrai coupable et réhabiliter Dreyfus mais il devra faire face à une armée toute-puissante, une justice partiale, le tout dans un climat d’antisémitisme généralisé.
La reconstitution de la France de la toute fin du XIXe siècle est minutieuse et précise, le casting est luxueux (avec de nombreux sociétaires de la Comédie Française), la réalisation est classique et racée. Mais le tout est assez froid, presque distant, à l’image de la relation ambiguë entre Dreyfus et Picquart. Ce dernier admet lui-même son antisémitisme (il le dit à Dreyfus : il n’aime pas les Juifs) mais il se veut pourtant intègre et juste. Et il sera prêt à aller jusqu’en prison dans son combat pour la justice. Dreyfus, lui, apparaît jusqu’au bout comme une victime révoltée mais comme résignée face aux injustices qu’il subit, par le simple fait d’être Juif.
Les passions se déchaînent quand même quelques fois, dans les foules qui crient leur haine ou chez les militaires qui défendent leur honneur au tribunal. Le mélange de patriotisme, d’antisémitisme assumé et de discipline militaire crée un climat assez délétère, et évoque une société malade… qui n’est pas sans rappeler des peurs et des haines qui s’expriment de plus en plus ouvertement aujourd’hui ! Cette actualité-là du film est bien plus pertinente que son instrumentalisation pour défendre son réalisateur face aux accusations graves dont il est la cible...
La reconstitution de la France de la toute fin du XIXe siècle est minutieuse et précise, le casting est luxueux (avec de nombreux sociétaires de la Comédie Française), la réalisation est classique et racée. Mais le tout est assez froid, presque distant, à l’image de la relation ambiguë entre Dreyfus et Picquart. Ce dernier admet lui-même son antisémitisme (il le dit à Dreyfus : il n’aime pas les Juifs) mais il se veut pourtant intègre et juste. Et il sera prêt à aller jusqu’en prison dans son combat pour la justice. Dreyfus, lui, apparaît jusqu’au bout comme une victime révoltée mais comme résignée face aux injustices qu’il subit, par le simple fait d’être Juif.
Les passions se déchaînent quand même quelques fois, dans les foules qui crient leur haine ou chez les militaires qui défendent leur honneur au tribunal. Le mélange de patriotisme, d’antisémitisme assumé et de discipline militaire crée un climat assez délétère, et évoque une société malade… qui n’est pas sans rappeler des peurs et des haines qui s’expriment de plus en plus ouvertement aujourd’hui ! Cette actualité-là du film est bien plus pertinente que son instrumentalisation pour défendre son réalisateur face aux accusations graves dont il est la cible...
Un beau film, classique dans le bon sens du terme, auquel pourtant il manque, selon moi, un peu de souffle...
0 Response to "J’accuse : classique dans le bon sens du terme, mais un peu froid"
Post a Comment