Joker : un grand film, riche de multiples lectures
Arthur Fleck travaille dans une agence de clowns. Il vit seul avec sa mère, dont il s’occupe, dans un immeuble un peu miteux de Gotham City. Il souffre d’un trouble mental qui le fait éclater de rire, sans raison, notamment quand il est dans une situation de stress. Cela provoque des malentendus embarrassant, évidemment. Incompris, méprisé, il mène une vie morne, en marge. Mais il rêve de devenir comédien de stand up.
Joker nous raconte les origines de l’ennemi le plus emblématique de Batman, alors que Bruce Wayne (le futur Batman) n’est encore qu’un enfant (on le croise une ou deux fois dans le film). C’est une fable macabre et violente, un grand film, brillant et dérangeant, riche de plusieurs niveaux de lecture.
Le scénario est très intelligent : toute la première partie du film construit chez le spectateur une empathie pour ce personnage incompris, humilié, malade, s’occupant pourtant au quotidien de sa mère qui ne semble plus avoir toute sa tête. Du coup, lorsqu’il sombre dans la folie meurtrière, le choc est intense (avec quelques scènes d’une rare violence). On est un peu KO. Plus le film avance, plus on s’interroge aussi sur ce qu’on voit, jusqu’à la fin du film, où on se demande si, finalement, on n’a pas été manipulé dès le début. L’insécurité dans laquelle on retrouve ainsi, à la fin du film, est assez dérangeante. On refait le film dans sa tête, on y pense longtemps après, on se fait sa propre idée, sa propre interprétation. C’est le propre des grands films de vous accompagner bien après la projection !
Joker est donc un film sur la folie et/ou la manipulation, qui préserve tout le mystère du personnage du Joker. Peut-on vraiment comprendre comment on bascule dans la folie ? L’autre est-il toujours un étranger qui nous reste incompréhensible ? Peut-on vraiment savoir, finalement, qui nous sommes vraiment ?
Mais Joker est aussi un film politique. C’est un cri d’alerte pour une société malade, au bord de l’implosion. Une société où les riches méprisent les “petits”, où on oublie, voire on humilie les inadaptés, où le langage des politiciens est devenu inaudible, coupé des peurs et des préoccupations des gens. C’est le monde de Gotham City… mais pas que ! Comment ne pas entendre des échos dans notre actualité d’aujourd’hui ? Le cri d’alerte est pour nous aussi !
Joker est encore un film sur la société de spectacle, sur la quête de reconnaissance et le rêve de célébrité. C’est une déconstruction cruelle du rêve américain. Une satire du monde de la télévision et des médias (avec le personnage de Murray Franklin incarné par Robert De Niro).
Sans doute le film pourrait-il encore être lu à travers d’autres filtres. Cette richesse de sens est aussi une marque des grands films !
La réalisation de Todd Phillips, jusqu’ici plutôt cantonné dans des (grosses) comédies, est absolument remarquable. Elle est même brillante. A noter également l’excellente bande originale composée par Hildur Gudnadottir, qui accompagne parfaitement le film. Quant à Joaquin Phoenix, il est absolument époustouflant. Après Jack Nicholson et l’incontournable Heath Ledger, il propose une nouvelle version pleinement convaincante du Joker. Une version torturée, malade, malsaine, vraiment impressionnante.
Jamais on avait vu un tel film dans l’univers des super-héros. C’est, à coup sûr, un film atypique. Mais c’est aussi, à coup sûr, un grand film !
Joker nous raconte les origines de l’ennemi le plus emblématique de Batman, alors que Bruce Wayne (le futur Batman) n’est encore qu’un enfant (on le croise une ou deux fois dans le film). C’est une fable macabre et violente, un grand film, brillant et dérangeant, riche de plusieurs niveaux de lecture.
Le scénario est très intelligent : toute la première partie du film construit chez le spectateur une empathie pour ce personnage incompris, humilié, malade, s’occupant pourtant au quotidien de sa mère qui ne semble plus avoir toute sa tête. Du coup, lorsqu’il sombre dans la folie meurtrière, le choc est intense (avec quelques scènes d’une rare violence). On est un peu KO. Plus le film avance, plus on s’interroge aussi sur ce qu’on voit, jusqu’à la fin du film, où on se demande si, finalement, on n’a pas été manipulé dès le début. L’insécurité dans laquelle on retrouve ainsi, à la fin du film, est assez dérangeante. On refait le film dans sa tête, on y pense longtemps après, on se fait sa propre idée, sa propre interprétation. C’est le propre des grands films de vous accompagner bien après la projection !
Joker est donc un film sur la folie et/ou la manipulation, qui préserve tout le mystère du personnage du Joker. Peut-on vraiment comprendre comment on bascule dans la folie ? L’autre est-il toujours un étranger qui nous reste incompréhensible ? Peut-on vraiment savoir, finalement, qui nous sommes vraiment ?
Mais Joker est aussi un film politique. C’est un cri d’alerte pour une société malade, au bord de l’implosion. Une société où les riches méprisent les “petits”, où on oublie, voire on humilie les inadaptés, où le langage des politiciens est devenu inaudible, coupé des peurs et des préoccupations des gens. C’est le monde de Gotham City… mais pas que ! Comment ne pas entendre des échos dans notre actualité d’aujourd’hui ? Le cri d’alerte est pour nous aussi !
Joker est encore un film sur la société de spectacle, sur la quête de reconnaissance et le rêve de célébrité. C’est une déconstruction cruelle du rêve américain. Une satire du monde de la télévision et des médias (avec le personnage de Murray Franklin incarné par Robert De Niro).
Sans doute le film pourrait-il encore être lu à travers d’autres filtres. Cette richesse de sens est aussi une marque des grands films !
La réalisation de Todd Phillips, jusqu’ici plutôt cantonné dans des (grosses) comédies, est absolument remarquable. Elle est même brillante. A noter également l’excellente bande originale composée par Hildur Gudnadottir, qui accompagne parfaitement le film. Quant à Joaquin Phoenix, il est absolument époustouflant. Après Jack Nicholson et l’incontournable Heath Ledger, il propose une nouvelle version pleinement convaincante du Joker. Une version torturée, malade, malsaine, vraiment impressionnante.
Jamais on avait vu un tel film dans l’univers des super-héros. C’est, à coup sûr, un film atypique. Mais c’est aussi, à coup sûr, un grand film !
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